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Salut les indés !
J’ai lu « le royaume s’effondre » de Yolaine Rivière et j’aurais envie de dire, c’est d’ailleurs ce que je vais faire : « Enfin un bouquin qui, traitant de la révolution de 1789, se permet de remettre quelques pendules historiques à l’heure.
Bon, d’accord, ce sont peut-être mes origines ethniques qui me poussent à clamer que rebelles et victimes mourant pour la liberté ne sont pas toujours dans ce camp des présumés gentils désigné de façon officielle. Tiens pour exemple, la prise de la Bastille dont on nous rebat les oreilles à chaque 14 juillet… C’est une supercherie que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de Fake news. Voici pour exemple une tragique vérité très bien résumée dans ce livre. La Bastille n’a jamais été prise par le peuple de Paris, un peuple sur lequel le gouverneur de la célèbre forteresse a refusé de tirer. Ce grand dadais un peu naïf s’est contenté d’ouvrir ses portes en grand…
Et, bien évidemment, il s’est fait massacrer avec ses hommes malgré une promesse qu’il avait négociée. Celle que lui et ses hommes auraient la vie sauve.
L’histoire est écrite par les vainqueurs, c’est bien connu.
Aïe ! Je risque de me faire des ennemis dans la gent des sans-culottes encore en exercice, ma foi, tant pis. Ça ira, ça ira, certes ! Mais il faut bien reconnaître que parfois ça ne va pas… Et quand l’oppressé devient à son tour bourreau, il ne vaut pas mieux que l’oppresseur.
Justement, Yolaine dénonce les horreurs commises par les terribles “colonnes infernales”. Certains nient encore la vérité, pourtant, de nos jours, on parlerait sans nul doute de “crime contre l’humanité” ou de génocide.
Klervi, l’un des personnages principaux du livre, commente la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en débutant son discours par cette phrase : “Nous sommes tous libres et égaux en droits. Une égalité purement rhétorique, une liberté purement fantasmée”.
Je le reconnais, lire le discours de Klervi a été pour moi un véritable plaisir tant je me reconnaissais dans ses mots. J’ai lu ce passage plusieurs fois.
Bref ! Contrairement à certains des lecteurs dont j’ai lu les commentaires, je n’ai pas regretté que le volet “historique” étouffe quelque peu la romance. Il me semble, qui plus est, que ce ne soit pas le cas. L’histoire d’amour est bien là… Mais elle passe en second plan, car il ne peut en être autrement. Tout comme Scarlett et Reth Butler emportés tous deux par la guerre de Sécession, Klervi et Emrys subissent la Révolution française de plein fouet. Ils n’ont pas le temps de s’aimer, ils n’ont que le temps de survivre.
Pourquoi j’ose cette comparaison avec ce magnifique roman-fleuve de Margaret Mitchell, parce qu’il existe un certain nombre de points communs entre les deux ouvrages.
D’abord la force, l’intelligence et la volonté du personnage féminin, sa capacité à être écoutée, son humanisme aussi. Puis l’aspect épique et passionnant du roman que l’auteur parvient à entretenir tout au long de son ouvrage. Les descriptions très justes et réalistes d’un contexte historique en ébullition. La misère de ceux que l’on appelle “Petites gens”, leur courage et leur faculté de se relever malgré le harcèlement constant des oppresseurs au pouvoir.
En quatre mots, c’est un bon roman… Dépaysant, passionnant et instructif. En plus, c’est bien écrit, fluide, très documenté mais non redondant. Un ouvrage que j’ai vraiment apprécié et que je recommande. J’attaque bientôt la suite !
À bientôt pour de nouvelles aventures épiques… Kenavo !
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Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire (Victor Hugo)
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