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  • Photo du rédacteurJean Benjamin Jouteur

Chemin du bout du monde

Dernière mise à jour : 10 févr. 2020

Un roadbook, une enquête…

Un manoir pétrifié sous la neige, un jeune homme qui vit la route, la fin tragique d’une jeune héritière… Dans ce chemin du bout du monde, deux histoires s’imbriquent. Il y a l’affaire d’Aubigny, une délicate enquête pour la commandante Christine Cartier. Complots de famille, jalousies, magouilles politiques, héritage, milieu niçois… Comment dévoiler une vérité que nul ne semble vraiment connaitre  Et puis il y a Éric. Fissuré de doutes, consumé de révoltes, dévalisant les honnêtes gens, il fréquente les zonards, les junkies, les dealers, les marginaux. Égaré dans les vapeurs incertaines de paradis artificiels, poursuivi sans relâche par une ombre du passé cruellement aimante, il perd facilement le contrôle. Son comportement est imprévisible. Un soir de manque, dans un bar paumé d’une ville du Forez, son avenir prend la fuite. C’est la descente aux enfers. Englué dans les méandres d’un présent trop angoissant, à bout de souffle, il tente maladroitement de recomposer un passé occulté. Pour tous, il devient la cible, celui qu'il faut abattre… Ou peut-être aider.


 


Chemin du bout du monde" est la version romanesque et très librement adaptée du spectacle "L'avenir en fuite", adaptation théâtralisée, d'un fait divers crée par la Cie Effet-ACT.

"J’ai essayé un peu pour lui faire plaisir, pour ne pas me dégonfler et aussi pour voir. Après, il y a tout qui s’embrouille ! Les squats, les galères, les teufs et ce besoin constant de dop. Lorsque l’on vit dans la rue, le temps n’est plus le même. On peut même dire qu’il n’existe plus. Tout est différent, on ne vit plus, on survit. Les gens que l’on croise n’ont plus la même importance, comme ce vieil homme qui n’a pas la force de nous échapper. On le ceinture, on le projette à terre. Qu’importent les conséquences, pourvu qu’on puisse empocher les 50 € qu’il vient de retirer. Et puis au bout du tunnel, il y a ce bar, je n’ai pas un rond, je ne suis pas bien, il neige, j’ai froid et j’ai faim." (Extrait du spectacle « L’avenir en fuite »



 

"Qui de l'œuf ou la poule est arrivé en premier ? Des spectateurs ayant assisté à des représentations du spectacle de la compagnie Effet-Act, me demandent si l’histoire d’Éric racontée dans « Chemin du bout du monde » a été à l’origine du spectacle interactif de prévention « L’avenir en fuite ». En fait, non. La descente aux enfers vécue par « le Éric » de « L’avenir en fuite » m’a été inspirée par un fait divers qui se déroula dans la banlieue parisienne il y a une bonne vingtaine d’années et sur laquelle j'ai enquêté pour créer le spectacle. À l’origine, ce dernier avait pour titre « Roulette russe ». Il fut la deuxième création de la compagnie Effet-ACT à la fin des années 90. Il traite des conduites à risques, du mal-être des ados et du refuge qu’ils trouvent parfois dans les addictions. Reprenant le personnage d’Éric et adaptant certaines situations du spectacle, j’ai, pour écrire le bouquin, imaginé une autre histoire, plus complète parfois inspirées d’événements encore plus lointains dont je fus le témoin, voire de temps à autre l’un des protagonistes. Comme je l’ai précisé dans un autre post, c’était dans une autre vie. La plupart des personnages que croisent Éric au cours de sa "road-trip" sont des personnes que j'ai rencontré et même, pour certaines, côtoyé. Les noms et prénoms bien sûr, ont été changés. Certains ne sont plus là pour lire ces lignes, à la fin des années 70, pour quelques jeunes de 20 ans, le terme "No future" prenait tout son terrible sens.



 


Un extrait

Après avoir saupoudré de quelques feuilles d’herbes récoltées au fond de sa poche, les miettes de tabac qu’il lui restait, il a tété sur son stick à s’en faire éclater les poumons. La quinte de toux qui a failli le renverser, aura sans doute réveillé tout le quartier. Un quartier plutôt désert d’ailleurs. Pas très loin, il y a la gare fermée à cette heure, il a testé les rideaux de fer. Ils sont bloqués, cadenassés, scellés. Devant lui, dans la pénombre laiteuse, il peut deviner la masse trapue d’une sorte de dépôt entouré d’un grillage. Aucune issue. Et dans son dos, cette grande baraque carrée qui semble être un hôtel. L’Astrée. La rombière du bistrot en a parlé tout à l’heure. Il y a de la lumière. L’endroit semble confortable et bien chauffé. À travers les rideaux, il aperçoit quelques silhouettes installées. Ces gens-là mangent, ils boivent, ignorant sa présence. Il entend la voix de Katia.

— Inutile de pousser la porte, tu ne seras pas le bienvenu. »

Il se retourne. Personne. En plus des berlues , il doit maintenant faire face à des fantasmagories auditives. La voix semblait si présente, si proche. Ce buvard qu’il a avalé dans les chiottes de la gargote doit à présent faire son petit effet

…/… .

Rien dans le coin pour se planquer. Excepté cette vaste propriété qu’il aperçoit en écarquillant les yeux, à vingt mètres à peine de son poste d’observation. Dans ce style de domaine, il y a souvent des chiens, mais le portail est grand ouvert, il se dit qu’il ne risque rien. Si le manoir est protégé par des clébards, ils sont enfermés ou ils se sont barrés.

Nauséeux, il jette son mégot. Assis sur une murette entre deux jardinières, les épaules calées sur un cyprès, il ne parvient plus à contrôler cette crise de grelottements parcourant son corps entier. À présent, il est vraiment mal. Le manque, la fume, le trip, le froid, son geste fou au café, sa course, l’alcool, la peur, l’absence totale de nourriture depuis la brioche piquée ce matin sur l’état d’un marché. Son corps commence à lâcher, c’est clair. Il doit être en… comment elle disait déjà Katia ? En hypoglycémie. Quelque chose comme ça . Katia, bon sang si tu étais là ! Sa mère était toubib, elle en connaissait un rayon. Elle aurait su quoi faire.


 

Je vous en dis un peu plus sous le regard de la caméra de Gilles Charles









Quelques commentaires et avis -



Et pour finir, un petit tour du côté de la presse







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