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  • Photo du rédacteurJean Benjamin Jouteur

La stèle sacrée de Florence Jouniaux


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Salut les indés. J’ai lu « La stèle sacrée » de Florence Jouniaux et je suis à présent incollable concernant l’époque gallo-romaine… D’accord, je m’avance peut-être un peu car même si, selon des travaux menés en Californie, la mémoire humaine possède une capacité de stockage d’un Pétaoctet, soit 10 puissance 15 octets, j’avoue ne pas avoir retenu la totalité des informations contenue dans ce bouquin…


Heureux qui comme Antoine, étudiant brillant, futur doctorant en lettres classiques, a fait un beau voyage… Et quel voyage ! Même le fameux tour-opérateur « Espace, frontière de l’infini » serait incapable de vous proposer un concept de séjour aussi dépaysant.


Portant, il ne va pas très loin, l’ami Antoine, il demeure même en France… Enfin, une France qui n’est pas vraiment la France… Ou plutôt, une France qui n’est pas encore la France… Car, là où il se rend, les Francs, je fais référence au peuple germanique originaire des bords du cours inférieur du Rhin et pas à notre regrettée monnaie, n’ont pas encore envahi Gallia, le pays des Gaulois qui, comme chacun sait, payaient leur baguette en sesterces.


Donc Antoine, notre héros, par le biais d’un procédé druidique pas encore breveté, et même je le crains oublié, se balade tout naturellement en Gaule Narbonnaise, dans la deuxième moitié du premier siècle après Jésus-Christ. Ça ne semble guère le surprendre le gars, pas plus d’ailleurs que ne sont sidérés les aimables Gallo-Romains qui l’accueillent.


Tu viens du futur ? Iuvenis… OK, bienvenue chez nous, tu boiras bien un verre d’hydromel doux au miel de garrigues ? Dis-moi, c’est comment chez nous dans deux mille ans ?


Je plaisante, mais en fait, le premier truc qui fait vraiment du bien dans ce bouquin… C’est l’absence de méchants. Pas de violence, pas de meurtre, pas de sang, pas d’enquête… Rien que des gens bienveillants, hospitaliers, sympathiques. Des villageois heureux et fiers de partager ce qu’ils savent et ce qu’ils sont. C’est reposant, voire encourageant pour l’avenir.


Tout le long on se dit :


On était vraiment comme ça, avant ? … Mais alors pourquoi avons-nous tant changé ? Si c’est ça, l’évolution, le jeu en valait-il vraiment la chandelle ? Peut-être que finalement un petit retour en arrière ne nous ferait pas de mal.


Je me dois de prévenir les amateurs de sensations fortes, de combats aux glaives, de chevauchées sauvages et de batailles rangées… Vous risquez d’être déçus. L’action n’est pas vraiment au rendez-vous.


Dame Florence nous dresse un portrait calme et détaillé de l’époque gallo-romaine… Us, coutumes, menus des repas, traditions. Petits riens journaliers.


La pensée qui doit nous guider dans la lecture de ce bouquin consiste à se dire que rien n’est vraiment petit lorsque l’on décrit l’existence des gens, qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui. Dans cette stèle sacrée, un titre que je ne saisis pas vraiment d’ailleurs, j’aurai choisi : « humbles réalités de la vie d’un peuple oublié » OK, c’est un peu long, nous découvrons une multitude de petits riens qui se succèdent tout au long des journées et qui semblent, à première vue, quantités négligeables. Petits devoirs, petits renoncements, petits gestes, petites amitiés, petites souffrances, petites joies. En fait, c’est passionnant, car comme l’écrit Pierre Boulle dans sa fameuse et excellente «« planète des singes : « qu’est-ce qui caractérise une civilisation ? Est-ce l’exceptionnel génie ? Non ; c’est la vie de tous les jours ».


Et cette vie de tous les jours, Florence Jouniaux nous la décrit avec enthousiasme et sensibilité. On s’y croirait. Rapidement, le lecteur devient aussi curieux que le voyageur temporel. Il veut en savoir plus sur ces gens d’avant. Après tout, ces hommes et ces femmes sont de notre famille, ils sont nos ancêtres ! … C’est bon de faire leur connaissance, d’enfin les rencontrer par un autre biais que les manuels d’histoires.


Bien sûr, un féru de littérature SF ou fantastique évoquera quelques invraisemblances liées au déplacement temporel. Moi, je parlerais plutôt de raccourcis. La volonté de l’auteure, il me semble, n’était pas d’écrire une histoire à la Herbert Georges Wells. Ce transfert dans le passé était plus un prétexte pour nous décrire une époque. Je ne pense pas que son intention était de nous expliquer, théorie fumeuse à l’appui, le fonctionnement d’une machine à explorer le temps, ni à nous lister les nombreux paradoxes associés à cette singulière activité.


Elle a écrit un roman historique par le biais d’une trame au demeurant fort sympathique.


Mais bon, moi je dis ça, je dis rien… Hier c’était demain… Et réciproquement.


À bientôt les indés, je ne sais pas quand, car le temps s’en va, mais il reviendra. ´







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Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire (Victor Hugo)



 







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