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Rose, dans la houle de la vie, de Sylvie Etient.

  • Photo du rédacteur: Jean Benjamin Jouteur
    Jean Benjamin Jouteur
  • il y a 5 jours
  • 2 min de lecture

Rose - Dans la houle de la vie de Sylvie Etient ou les chroniques d’une Parisienne égarée (mais volontaire) en territoire rural

 

Ah, Rose… Cette chère Rose.

 

Troisième volet de ses aventures, et pas une ride de perdue.

 

Toujours la même, ou presque. Plus exactement : la même, mais en plus campagnarde, plus râleuse, plus attendrissante aussi. Et toujours fâchée avec les titres. Appelez-la maître une fois de trop et vous risquez la bouderie. Ou un chapitre entier. Car oui, Rose est avocate, mais elle préfère les sabots aux robes noires, le silence des haies à la rumeur des prétoires.

 

Ce livre, disons-le d’emblée, est une mine de petits bonheurs râleurs. Un florilège de billets d’humeur drôles et piquants, balayant ces petits riens qui exaspèrent Rose (et sans doute son autrice), ces travers modernes qui hérissent les poils, et dont on se dit en lisant : « tiens, moi aussi, ça m’énerve, ce truc-là ! »

 

Rose, citadine jusqu’au bout des ongles, s’est installée à la campagne avec l’enthousiasme d’un pionnier… et la maladresse d’un touriste en sabots neufs. Elle voudrait devenir indigène du terroir, mais garde cette délicieuse touche de parisianisme qui fait qu’elle s’émerveille d’une tomate du jardin comme d’un selfie avec Brad Pitt. Elle parle trop, fait des gaffes, aspire au calme tout en semant une joyeuse zizanie autour d’elle, un paradoxe ambulant.

 

Une héroïne comme on les aime : imparfaite, entière, drôle, fonceuse et tendre.

 

Et puis voilà que notre Rose, autrefois cynique à l’idée même du mariage, devient jalouse de son mari… Oui, vous avez bien lu. Elle, l’indépendante convaincue, se transforme sous nos yeux en midinette guettant la concurrence avec un œil de faucon. Résultat : situations cocasses, dialogues savoureux, et quelques griffades à la clé. Pas de haine, jamais de violence, juste de la ronchonnerie rigolote et un zeste de vulnérabilité.

 

C’est un peu la chronique douce-amère d’un retour à la terre, mais sans le côté bucolique sirupeux. Sylvie Etient réussit à nous faire rire sans se moquer, nous attendrir sans mièvrerie. Elle écrit avec simplicité, avec vivacité, avec cette petite voix intérieure qu’on dirait sortie tout droit de notre propre tête (en mieux formulée, il faut le dire).

 

Dans ce troisième tome, Rose ne découvre plus la campagne : elle y vit. Et c’est là que le bât commence à blesser. Car on peut quitter la ville… mais pas toujours ce qui nous lie à elle. Les boutiques, les cinés, les restos du coin de rue, les coiffeurs à rendez-vous immédiat, tout cela manque.

 

Et c’est là que le titre prend tout son sens : Dans la houle de la vie, comme un paquebot qui tangue au large. On pensait avoir le pied marin, et voilà qu’on attrape le mal du pays.

 

Bref, un livre délicieux, à glisser dans son sac de plage, sa valise de croisière ou son plaid de canapé, pour savourer les tribulations d’une femme en quête d’équilibre, de paix, de sens… et d’un coiffeur ouvert le lundi.



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