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Confession d'un Moi malade de Lara de Vallès

  • Photo du rédacteur: Jean Benjamin Jouteur
    Jean Benjamin Jouteur
  • il y a 18 heures
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 2 heures


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J’ai lu ; « Confessions d’un moi malade » de Lara de Vallès, ou quand le théâtre devient divan ».

 

A la lecture du titre, on ne peut s’empêcher de se dire : « OK ! Une pièce sur la dépression, ce texte va me plonger illico dans le spleen, façon Tchékhov et version sans vodka.

 

Eh bien, on a tort !

 

Lara de Vallès a choisi le théâtre pour aborder l’indicible, et elle en fait un vrai terrain de jeu.

 

Un terrain certes un peu douloureux parfois, mais étonnamment vivant.


Un terrain où la folie côtoie la lucidité, et où l’humour se glisse comme une respiration.

 

Deux voix, A et B. Deux personnages, ou plutôt deux pôles d’une même conscience : le malade et celui qui écoute, l’ego fracassé et le témoin, l’enfant blessé et le thérapeute improvisé. On ne sait jamais très bien qui parle à qui, ni même si l’on doit applaudir A ou B… ou nous-mêmes, pris à partie dans cet étrange huis clos.

 

Car c’est à nous que la pièce s’adresse. Nous qui devenons des spectateurs-patients, emportés dans cette plongée où les souvenirs se recomposent comme dans une séance de psychanalyse menée par un chef d’orchestre un peu punk et aussi un tantinet sadique.

 

Passé, présent, mémoire et bien sûr oubli, valsent à la façon d’acteurs indisciplinés qui improviseraient à chaque réplique.

 

Et quelle matière dramatique !

 

Violence paternelle, déni maternel, mensonge familial, suicide avorté, internement psychiatrique... Dame Lara nous sert ce cruel cocktail avec une honnêteté brute. Pourtant, Pourtant cette dramaturgie est loin d’être plombante, le texte surprend même par sa vitalité : comme si la maladie mentale, par le miracle de la scène, devenait une actrice à part entière.

 

Elle s’invite, gesticule, monopolise le plateau, mais finit par offrir au public une catharsis inattendue.

 

En tant que metteur en scène, j’ai apprécié la mécanique subtile de cette écriture : chaos au départ, fragments éclatés, puis petit à petit une structure qui s’assemble, comme un puzzle où les pièces cessent enfin de s’échapper de la boîte.

 

En tant que psychothérapeute, je salue le courage d’oser exposer les traumatismes. En faire matière théâtrale, c’est parvenir à transformer la douleur en langage, et c’est déjà un pas vers une approche de la guérison.

 

Enfin, en tant que comédien, j’ai jubilé parfois, me lançant à moi-même les répliques de A et B qui pourraient devenir un régal de jeu, à la fois absurdes et poignantes, offrant à l’acteur un terrain fertile pour osciller entre gravité et folie douce.

 

Ce « Moi malade » n’est pas uniquement une confession : c’est aussi un acte de survie, un singulier miroir tendu au spectateur, une sorte de claque douce-amère qui rappelle que le théâtre, n’est pas fait que pour divertir, il sait aussi sauver.


Donc, cette « confession d’un moi malade » est à lire, à voir, à jouer... et à méditer...

C’est comme vous voulez.  


En tout cas, elle est à partager. Parce qu’en sortant de cette pièce, on se surprend à penser qu’on n’est peut-être pas si fou...  d’être un peu fou.


 

 
 
 

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