Autobiographie romancée
Sur la routes des seventies.
Vers la fin des années 70. Réformé après deux mois d’un service militaire passé à jouer l’asocial dans un hôpital des armées, Yohann, 19 ans, largue tout. C’est-à-dire pas grand-chose. Sans but précis, avec la simple ambition de ne rien faire de sa vie, si ce n’est la volonté de conjuguer à tous les temps le verbe liberté, il prend la route. Esprit rebelle mais plus inadapté à la société que réellement contestataire, il va cheminer au hasard de ses rencontres. Tout à tour motard, communard, routard, zonard, parfois presque clochard, il empruntera des voies marginales dont jamais pourtant il ne vivra pleinement les étapes. Observateur émule de Kerouac, souvent amoureux, de temps à autres affamé, occasionnellement défoncé, Yohann est un vagabond pantouflard qui tente simplement de découvrir qui il est, égaré dans une France se heurtant au point final d’une décennie d’insouciance.
Pourquoi une autobiographie romancée ? Si l'ensemble des personnages que j'évoque ont existé, si certains faits que je relate sont rigoureusement authentiques, certaines anecdotes sont brodées, inventées, exagérées ou parfois empruntées à des routards de rencontre. Ainsi nul ne sera en mesure de différencier le roman de la réalité.
Un extrait
3 septembre 1978
Il fait nuit. Nous sommes assis sur le rebord de la fenêtre, perchés au douzième étage de la tour 3, les jambes pendant dans le vide. Quelques dizaines de centimètres carrés de béton à plus quarante mètres du sol. Nous ignorons le vertige et narguons la mort. Cette inutile prise de risque instaure à nos yeux un grisant climat de provocation dont nul ne sera témoin. Sous nos pieds, la toute nouvelle autoroute maltraitant à présent la plaine, vomit déjà son flot régulier de lucioles automobiles. Là-bas, d’où montent de discrètes rumeurs citadines, clignotent les lumières de Saint-Étienne la verte.
Il y a quelques mois, alors que d’autres pleuraient, la mort du chanteur Claude François nous a fait rire. Si nous avons accueilli avec indifférence la marée noire provoquée par le naufrage de l’Amoco Cadiz, nous avons applaudi à tout rompre la spectaculaire évasion de l’ennemi public numéro 1, Jacques Mesrine. Enfin, la finale de la onzième coupe du monde de football de Buenos Aires, tout comme l’assassinat du leader démocrate italien Aldo Moro par les brigades rouges, nous a laissé de marbre. Rien à faire du sport ! rien à battre de la politique ! Le monde peut s’autodétruire, peu importe ce qu’il deviendra. Ne caressant aucun projet d’avenir, nous ne prétendons pas le reconstruire.
En faire le moins possible dans la plus jouissive des libertés, tel est notre unique credo. En 68 nos aînés se sont battus pour un monde meilleur, aujourd’hui, pour la plupart ils sont cadres de direction. 68/78, les dix ans ne se fêteront pas ! Pas avec nous en tout cas.
"Errances" Selection juillet et finaliste au concours des auteurs indépendants 2020, à suivre !
Quand deux auteurs se rencontrent et se racontent, ça donne un moment plutôt sympa.
Je te salue Grand Wurzelsep…
Depuis le salon… en l’an 18 de l’ère post-cambrienne… nous nous rencontrâmes, nous nous croisâmes, nous siégeâmes aussi sous la houlette de la Grande Timonière dans la timonerie de la Duchère… mazette !
Mais nous n’échangeâmes point nos mirifiques substantifiques sublissimes concepts qui peuplent nos synapses… palpitants.
C’est donc au trébuchet de mon sixième sens que je formule mon éloge… à ton égard. Spontanément je te baptisais « Grand Wurzelsep » Grand est donc le résultat d’une tautologie « cogito ergo sum »… passons. Quant à Wurzelsep c’est une litote germanique composée de Wurzel qui signifie « racine » celles que l’on rencontre dans les chemins creux… elles émergent au ras du sol formant un…