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  • Photo du rédacteurJean Benjamin Jouteur

30 ans, le bonheur m'attend de Marie Meyel

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Ou la lire !

Ce bouquin de Marie Meyel « 30 ans, le bonheur m’attend » m’a transporté 47 années dans le passé. J’étais alors un peu plus jeune et brûlais d’amour pour une demoiselle de deux ans mon aînée qui, émotive, pleurait à chaudes larmes lorsqu’elle écoutait cet archétype du mélodrame mis en chanson, « Histoire vécue » disque d’or et grand tube de l’été 74, crée et chanté par un artiste aujourd’hui oublié de tous, YVES JOUFFROY…


« Histoire vécue » c’est un message ultime et désespéré qu’un homme plus malheureux qu’une pierre adresse à sa femme enceinte tuée lors dans un accident de voiture. J’avais une quinzaine d’années et je dois avouer que cette chanson, même si devant ma bien-aimée, le rocker dans l’âme que j’étais faisait semblant d’en rire, histoire de se donner la contenance du mâle virile que rien ne peut atteindre lorsqu’il est vêtu de son blouson noir imitation cuir, ce Mélo larmoyant me foutait un spleen pas possible.


Elle était vraiment triste et bouloche cette chanson qui finissait par cette simple phrase d’aveu désespéré :


« je ne t’oublie pas ».


Avec Florence, c’était le prénom de ma copine, dans l’intimité voilée des boums de l’époque, nous mêlions nos larmes en dansant ce slow. Comme cette chanson, mais plus en détaillé, ce livre raconte avec une pudeur extrême, une tendresse délicate, sans voyeurisme malsain, ni ton « pathos excessif, » l’injuste enfer que la vie parfois nous force à encaisser.


Mais il témoigne également de tout ce merveilleux positif que le drame parfois peut engendrer, le véritable soutien désintéressé des autres, la possible résilience, l’aide parfois désespéré d’un professionnel qui sincèrement veut trouver comment aider son patient, l’amour sans condition des proches qui se lit sur les visages, l’amitié si belle et si profonde, la présence si chaleureuse des proches qui pourtant ne parvient pas à réchauffer… Tout y est !


Ce bouquin pose aussi des questions que chacun et chacune d’entre nous risque un jour, hélas de se poser : Un an, deux ans, trois ans qu’il ou elle est partie. Avec le temps pourra-t-on devenir un autre homme, une autre femme ? Trouverons-nous suffisamment de force pour changer ? Pourrons-nous poursuivre ? Autour de nos existences en ruine, la vie continue cruellement son cours, sans se soucier de nos souffrances, celles que nous devons, paraît-il, accepter de vivre… Mais est-ce réellement un devoir ? Qui a dit qu’une vie finie, même prématurément, était une vie à vivre ?


Ce livre n’est pas drôle, il est sombre comme cette nuit qui sans prévenir tomba sur le personnage et sur qui jamais plus le jour ne se leva. Un très beau livre que Marie Meyel signe là. Ce bouquin, c’est comme une île de solitude, de tristesse, sur laquelle cependant planent parfois quelques nuages d’espoir, une île sur laquelle cette auteure qui nous a volé quelques larmes a sans doute aussi quelques fois pleuré.


Ce n’est pas facile le chagrin de nos personnages.


Mois je dis ça, je dis rien... Mais j'avais envie de le dire !


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