Petits meurtres entre amis
Sept (huit) petites histoires tout à fait immorales.
Un titre qui me vient à l’esprit : « Petits meurtres entre amis ». Bon, je reconnais volontiers n’avoir jamais visionné un seul des épisodes de cette série policière, mais cet intitulé me plaît et il colle bien au bouquin d’Yves Montmartin.
C’est propre, galant, sans bavure, discret, sans violence, sans souffrance et sans bavure… Presque sans mobile. Avec leur petit air de ne pas y toucher, ces petites histoires sont en général tout à fait immorales, voire d’un politiquement incorrect des plus… Correct.
Le crime parfait existerait-il finalement ? Oui, il semblerait. Il s’agit en tout cas du message délivré par ces assassins tous plus machiavéliques les uns que les autres. Ce livre d’ailleurs ressemble à son auteur… Il est pondéré, feutré, pince-sans-rire, sobre et très cultivé.
D’accord, lorsqu’à un esprit retord comme le mien, l’auteur annonce un certain nombre de nouvelles tout en promettant le cadeau d’une huitième histoire, très rapidement, je devine l’épilogue… Je ne donnerai bien sûr aucune précision afin d’éviter un dévoilement intempestif… Pour savoir, il faudra lire cet ouvrage.
Ne vous inquiétez pas, vous prendrez un réel plaisir à tourner ces quelques pages. Elles se dégustent à la façon d' un goûter léger arrosé d’un petit vin sucré/amer… Je dirais même qu’on en redemande.
Montmartin, tu aurais pu te fouler de trois ou quatre morts supplémentaires ! Tu disposes bien de quelques cadavres dans ton placard, palsambleu !
Dans ce livre plane un troisième personnage, le lecteur. À la façon des « cinq dernières minutes » (référence que seuls les plus anciens apprécieront » le sieur Montmartin, endossant le rôle du commissaire Bourrel [jadis interprété par l’immense acteur Raymond Souplex], nous demande notre avis… Nous disposons alors de quelques minutes pour résoudre l’affaire. Puis, imperturbable, efficace et dénué d’émotion, le narrateur nous assène ses tristes vérités (tristes, mais souvent des plus cocasses… Et encore une fois, souvent prévisibles. Mais ça n'enlève en rien le plaisir de les découvrir par la bouche du célèbre enquêteur.
Pour conclure, entre deux pavés de 700 pages, je vous encourage vivement à goûter au repos d’une savoureuse escale de sept jours au Mazet ! Vous en ressortirez frais comme un gardon… Ou mort, lâchement assassiné par ce cruel Montmartin !
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