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L'enfer est au paradis de Catherine Mottier

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Une romance qui vous glacera d'effroi !


J’ai lu «L’enfer est au paradis » de lady Catherine Mottier… Et si l’on admet que pour les personnages de roman gravement défunts, il existe un enfer et donc, par extension, un paradis, on ne peut s’empêcher d’en déduire qu’avec l’impressionnante cargaison de macchabées que cet excellent bouquin trimballe, il risque d’y avoir une crise de logement dans les cités Postmortem de l’au-delà, que ce soit dans l’extase des nuages cotonneux du paradis que dans le brasier infernal de l’enfer.

Comme le chantait Higelin, Dieu et diable en sont venus à douter d’eux-mêmes.


C’est un peu comme dans certains films. Ça défouraille à tour de bras. Le spectateur, suspendu aux images et accompagné de son incontournable filet de bave aux lèvres, s’amuse à compter les morts. Mais voilà qu’au bout d’un moment, il ne sait plus du tout où il en est tellement ça occis rapide à l’écran !


Voyons, se dit-il, dans ce plan-séquence, quel personnage est parti brouter les pissenlits par la racine ? Étaient-ils vingt et cent, étaient-ils des milliers ? En un mot, qui a descendu qui ? Faut que je relise le chapitre. Tant pis pour ma nuit d’insomnie.

Tout ça pour vous dire que La Lady Catherine, elle ne donne pas dans le satin de soie rose avec dentelle… Elle flingue comme elle écrit, bien, vite et propre. Pas le temps de s’ennuyer ni de rédiger une oraison funèbre… Les dépouilles, elle ne les laisse pas traîner bien longtemps sur les lieux du crime.


Enfin si, parfois, ça sent un peu le cadavre en décomposition, mais pour humer l’odeur, faudra lire le bouquin jusqu’à la fin.


Oserais-je une seconde comparaison ? Oui, et elle sera culinaire cette fois-ci.

Notre auteure cinq étoiles, qui adore mélanger saveurs et épices à la sauce hémoglobine, ne lésine pas sur piment et condiments. Le repas littéraire qu’elle nous a mitonné est relevé façon thriller captivant. Quand on le commence, on le finit… Marchant dans les pas des deux héroïnes de charme, on veut comprendre et élucider les nombreuses énigmes qui s’offrent à nous.


Étudions à présent cette recette littéraire que vous ne trouverez jamais dans le top marmiton l’année.


Un peu de poudre de surnaturel que vous saupoudrez avec parcimonie sur un coulis de maisons hantées glacées à l’effroi.

Dans une grande gamelle en fonte, faite revenir un bouquet de mystère, rajoutez une bonne poignée d’affaires de famille, quelques spectres baladeurs, mais très joueurs, des psychopathes à faire peur, des intrigants calculateurs, des assassins l’air de rien.

Afin de préserver la délicatesse du mets, insérez donc un soupçon de romances, un brin d’érotisme et deux ou trois gentils cocus naïfs.


À présent, dans un plat à part, préparez une marinade à base de religieux siphonnés, d’angéliques, mais troublantes apparitions, relevées par un concentré d’enquêteurs pro ou amateurs,

surtout ne laissez pas figer la sauce, mouillez-la d’un bouillon d’anciennes affaires villageoises délicieusement cancanières.

Et maintenant, en adoptant le geste auguste de l’auteur, mélangez le tout au batteur et faites cuire à feu vif dans un four chauffé aux flammes de l’enfer…


C’est fini, vous avez réussi, vous avez à présent sur votre table de chevet un plat de 639 pages qui vous tiendra au corps plusieurs nuits. Vous pouvez déguster sans modération.


Bon appétit et bonne lecture !











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