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Salut les indés.
Le plaisir des jours réside en leurs matinées, car la nuit est déjà̀ proche à qui passe midi… Déduction : midi n’est pas l’heure du crime. Excepté dans le roman de Catherine Mottier, dans lequel à l’heure du cauchemar, midi, accoure un couteau à la main, rattrape puis égorge la douzième heure du matin.
« Couic ! »
De quoi vous couper l’appétit. Avec dame Catherine, l’après-midi sera incertain, ou incertaine les deux formes sont admises, effrayant ou effrayante… Peut-être même qu’il ou elle ne sera pas. Je parle toujours de l’après-midi.
Brrr, frissonnons d’effroi ! Le cauchemar débute à midi pile ! Sauf pour ceux qui lisent ce bouquin à minuit, ils cauchemarderont le reste de la nuit.
Petites comparaisons cinématographiques et architecturales.
Certains films semblent avoir été réalisés par des pontes bien en vue du cinéma. Genre Spielberg, Lucas, Coppola, Tarantino, etc..
Or, ces magiciens de l’image n’ont fait que produire ou parfois penser l’œuvre. Pourtant ces longs-métrages portent bien leur patte, tout comme l’escalier hélicoïdal du château de Chambord porte la patte de Léonard de Vinci, à qui l’on attribue souvent et faussement la réalisation alors que le génie italien quitta ce monde en mai 1519, soit quatre mois avant le lancement du chantier.
Lorsque l’on visionne certains films, on se dit… Ce film… C’est « untel » qui l’a réalisé́, c’est sûr… Ça lui ressemble. D’ailleurs son nom apparaît au générique.
Eh bien non ! Par exemple, le fameux et excellent « une nuit en enfer » n’a pas été réalisée ni même produite par Tarantino, mais par Robert Anthony Rodriguez.
Je cite ce film, pour son titre qui conviendrait bien au bouquin de Catherine Mottier. Il suffirait de remplacer le mot nuit… Car l’autre mot, Enfer, résume impeccablement les pages de ce livre… L’héroïne vit un véritable enfer… Plus rien n’est acquis, plus rien n’est réel, tout est folie ou peut-être surnaturel, allez savoir !
Au pays des maisons hantées, les revenants sont légion.
Cependant, « le cauchemar débute à minuit pile » n’a pas été réalisé́ par le grand maître du plein de choses qui se lisent et qui donne la pétoche, l’horreur, le fantastique, l’angoisse, le thriller, la fantasy, le suspens… il a été imaginé et conçu par Catherine Mottier qui pour l’occasion, bluffe ses lecteurs en s’imposant en tant que reine de l’angoisse "disciple inspirée" de son célèbre confrère du Maine, le roi Stephan King en personne.
Notre auteure spécialisée dans le roman qui fait peur, nous a concocté́ un jouissif mélange savamment désordonné de polar, de surnaturel, de thriller, de folie, de psychologie, de sauvagerie, de soupçon, de parano, et d’enquête policière.
Jeanne, l’architecte, est une femme simple, une maman comme il en existe plein. Sans histoire, encore mariée par excès de lassitude et habitude, mais rêvant d’un prince charmant qui l’emporterait au septième ciel. Bref, notre Jeanne qui n’est pas d’arc n’a rien d’une héroïne tout feu tout flamme.
En fait, de la première page, à la dernière, elle est perdue. Comme nous qui la suivons, elle ne sait plus qui croire, elle ne sait plus quoi croire… Elle doute de tout, des autres comme d’elle-même. Et il y a de quoi ! L’auteure, faisant preuve d’un sadisme calculé, s’ingénie à transformer sa vie banale en existence soudainement compliquée, aventureuse, dangereuse… Certes, à des hommes vont la convoiter. … Mais tous vont s’avérer franchement inquiétants…
Elle est cartésienne, la Jeanne, elle ne veut pas croire aux histoires de revenants et autres fariboles… Et pourtant, quand le fouet bat les œufs, là il vous faudra lire le bouquin pour comprendre la référence, elle ne pense plus qu’à une chose, prendre ses jambes à son cou, hurler et fuir cette maison de l’horreur qui prend un malin plaisir à se venger sur les vivants.
Catherine Mottier a réussi son pari… Nous proposer une effrayante histoire à ne pas lire la nuit, comme aimait les concevoir un autre maître du mystère oh combien effarouchant, Sieur Alfred Hitchcock en personne.
Donc, à lire au petit matin, afin de passer une bonne journée.
À bientôt les indés pour d’autres troublantes histoires aux allures de cauchemars.
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Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire (Victor Hugo)
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