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Photo du rédacteurJean Benjamin Jouteur

Le coeur est la raison de Lionel Touzellier

Ecouter la chronique




Ou la lire !

Enfin, un discours écolo supportable !


J’ai lu « Le cœur est la raison » de Lionel Touzellier et je débuterai cette chronique par un compliment en forme de vacherie : le titre n’est pas à la hauteur du bouquin.

Cela dit, la lecture de cet ouvrage fut une découverte agréable et instructive.


Vous avez raison, M. Touzellier, ne pas être fichu d’adopter un comportement qui contribuerait ne serait-ce qu’un petit peu à préserver le fragile écosystème de notre berceau terrestre équivaut à scier la branche de noisetier sur laquelle nous posons sans vergogne nos fessiers charnus d’humains repus.


Oui ! La Terre n’est pas une vulgaire machine à produire des matières alvines, Non ! La Terre n’est pas un vaste dépotoir et être respectueux de l’environnement n’a rien d’un idéal politique, c’est juste faire preuve d’un minium de jugeote.


Cependant, j’avoue à mon corps défendant qu’un grand nombre d’écolos me prennent grave le chou avec leurs discours que j’estime souvent trop moralisateurs, justauboutiste, passéistes, intolérants, donneurs de leçons, hautains, méprisants, agressifs, casse-bonbons, autopersuadés, hypocrites et à multiples complicités, qu’elles soient politiciennes, publicitaires ou bassement mercantiles.


À l’écolo picoreur de graines, positionné par décret populaire sur le côté tout à gauche de l’échiquier, je dis souvent : « lâche ma grappe de raisin sans sulfate. Pas besoin d’un sermonneur à peau d’olive comme toi pour cogiter vert à ma place ».


Et justement, la force de ce bouquin vient du fait que le sieur Lionel, son auteur, a su nous mitonner une militante qui ne l’étant pas trop, parvient à fiancer le mot écolo, à d’autres termes bien plus séduisants : mignonne, sympa, originale, tolérante, naïve, craquante, respectueuse et totalement barrée ! Sérieux, le programme de la demoiselle se révèle si délirant que l’on a envie d’y croire et même d’y participer. Vous savez pourquoi ? Parce qu’en plus d’aimer la planète Terre, son fourrage, ses bestiaux, elle aime aussi les gens, même ceux qui ne partagent pas ses convictions… Pire ! Elle tente de les comprendre, sans chercher à les convaincre, ni à les juger ou à les insulter.


Katsitsanoron, c’est prénom imprononçable de l’héroïne, est une artiste et Touzellier, doit être son jumeau dizygote virtuel. Comme elle, il défend la cause avec une candeur intelligente et, cerise sur le gâteau bio, il le fait en maniant une belle écriture souvent teintée de cet humour sans lequel toute littérature à message existentiel deviendrait plus insipide encore qu’une cure d’Hepatoum. Comme son héroïne, il dresse objectivement une galerie de personnages en évitant sagement toute condamnation intempestive.. Il nous fait comprendre que si ces gens sont ce qu’ils sont, c’est que la vie, ou la survie les a rendus ainsi.


Bon, je reconnais être moins convaincu que lui sur le parcours d’un personnage célèbre et bien réel qu’il glisse fort judicieusement dans la quête de sa Katsitsanoron. À mes yeux, son héroïne est bien plus sincère et moins manipulée que cette alliée surmédiatisée qu’il a jugé utile de nous fourguer. Pour résumer, le cœur est la raison, décidément je n’accroche pas à ce titre, est un bouquin original, personnel, attachant, qui mériterait sans doute d’être développé. Ce côté « huis clos perdu dans la multitude des autres » est particulièrement réussi et donne au livre un aspect « périple dans une contrée sauvage et dangereuse » alors que la majeure partie de l’action se déroule dans une des plus grandes villes du monde. Petite « Katsitsanoron ». Je ne sais pas si tu es une Don Quichotte version Inuits et j’attends une éventuelle suite pour le savoir… Mais si tel est le cas, n’abandonne surtout pas ta quête, car le monde a besoin de fées comme toi afin de pouvoir continuer à rêver et à espérer.


Moi, je dis ça, je dis rien, mais je le dis quand même !



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