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  • Photo du rédacteurJean Benjamin Jouteur

Le confluent des âmes de Myriam Audouin

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"Dis, on se reverra, un café désert, sans les cafés, les gares comment faire pour se retrouver demain.

On s'endormira puisque tout sera le grand sommeil

Dis, T'en fais surtout pas si je vois déjà

Le premier oiseau d'un après guerre sur un fil de fer qui s'est barbelé au coeur des années"


J’ai lu «Le confluent des âmes » de Myriam Audouin et pour l’occase, je vais vous lire, non pas le pitch du bouquin, mais quelques extraits du synopsis d’un film que vous allez vite reconnaître, je pense.


« C’est quarante-cinq ans de l’histoire du monde, de 1936 à aujourd’hui, que Claude Lelouch a voulu retrouver en réalisant ce film. Il a choisi pour cela de tracer le destin de 4 familles venues d’horizons différents, mais qui parlent finalement une même langue. Le film commence avec les parents : à Moscou, puis à Berlin, ensuite aux États-Unis et enfin en France, avec pour toile de fond la déportation et les monstrueux camps d’extermination. Le film se termine au Gala de l’UNICEF en 1980, autour du Boléro de Ravel avec d’une part les rescapés et de l’autre les enfants, tous unis dans une longue séquence musicale chorégraphique, très émouvante ».


Ce film bouleversant, que personnellement je qualifierai de chef-d’œuvre absolu, c’est bien sûr «Les uns et les autres» . À mes yeux le film le plus abouti de Claude Lelouch. Je l’ai vu et revu en ressentant à chaque fois, la même émotion.


Voici maintenant, un petit résumé du bouquin de Dame Audouin « Le confluent des âmes.


L’histoire d’hommes, de femmes, vivant dans des pays différents, à des époques différentes, de conditions sociales différentes, mais qui convergent tous dans la même direction, celle de leur destinée. Des années 1800 à quelque part dans un futur proche, ils se rencontrent, s’aiment ou se détestent, s’affrontent, luttent pour leur survie, se perdent, souffrent, s’éloignent, s’oublient, pour un jour peut-être se retrouver, grâce à l’intervention de… De je ne sais qui en fait.


Presque deux siècles de sang, de larmes, de dépressions et d’espoir. Deux siècles qui permettront à celui qui tire les ficelles de la destinée de s’y retrouver dans ce flot d’événements, avec à l’arrivée, dans une évidence presque mathématique, une conclusion qui tend à nous souffler qu’il n’y a pas de hasard, que seul le destin nous guide et que pour arriver a ses fins, nous devons endurer des périodes de peur, d’angoisse et même de désespoir.


Oui, ce pitch du "confluent des âmes" pourrait fort bien convenir au film de Lelouch. D’ailleurs, le livre serait sorti plus tôt, on pourrait croire que le réalisateur s’en est inspiré… Mais attention, en aucun je ne parle de plagiat. Les deux artistes, Myriam et Claude, sont tout simplement subjugués par cette même question existentielle si essentielle…


Est-ce le hasard qui guide nos pas ou est-ce le destin ? En d’autres termes l'aberration de certains événements peut elle empêcher ou simplement retarder la rencontre de ceux qui devaient se retrouver ?


L’auteure et le réalisateur partagent autre chose : une profonde humanité, elle se ressent dans les images de Lelouch, elle se dégage des mots de Myriam Audouin… Ils aiment et croient en leurs personnages… Pourquoi ? Parce que ces personnages sont nous, ils nous ressemblent dans tout ce que nous pouvons avoir de beau ou de laid.


Ces deux-là, l’écrivaine et le cinéaste, qui bien évidemment ne se connaissent pas, devaient eux aussi se retrouver, ou plutôt, leurs œuvres devaient se croiser. Elles mutualisent tant de choses ! La fresque familiale, une saga épique qui nous promène de la Russie aux États-Unis en passant par la France. La guerre, cette folie meurtrière qui transforme les hommes, la douloureuse époque de la déportation, les trains de l’horreur, les camps de la mort. Cette volonté presque surnaturelle de survivre à l’inconcevable, le temps qui passe, les naissances, les morts et les faux hasards. Cette magnifique convergence de personnages et enfin, les questions confiées au spectateur ou aux lecteurs. Car Myriam n’impose pas sa réponse. En nous racontant une histoire, elle nous fait simplement comprendre qu’elle croit en quelque chose, et comme croire c’est douter et que douter, c’est croire, elle nous laisse le choix.


Comme elle, j’ai des doutes, parce que je crois. Je ne sais pas en quoi !


Par contre, ce dont je suis sûr, c’est que vivre ce bouquin fut un beau voyage dans l’humain ! Je le rangerai donc dans ma catégorie “coup de cœur”.












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