top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurJean Benjamin Jouteur

Marseille la blanche de Bernard Agnes


Voir la chronique














Ou la lire


Ce bouquin est une œuvre très personnelle… il y a tellement de choses, tellement de mots, de confessions, de vestiges, de couleurs, de fantasmes, de rancœurs, de déceptions, d’espoirs avortés, de bonheurs en berne, de colère, d’amour et de fracas, que l’on peut s’égarer parfois dans la complexité de plusieurs scénarios entremêlés qui décrivent de concert et sans filtre l’accomplissement d’une palette de désirs enchevêtrés, erratiques, tous plus ou moins inconscients.


En vous accrochant à cette fuite ininterrompue de mots et de dialogues qui s’entrechoquent, vous entrez de plain-pied dans l’esprit d’un bouquin de confessions intimes que je qualifierai d’ORNI, objet rédigé non identifié.


L’auteur a tant de réalités imprécises à nous crier aux oreilles qu’il ne peut s’empêcher de les clamer toutes à la fois. Ses souvenirs ne franchissent pas l’un après l’autre le tunnel de sa mémoire, non ! Comprenez qu’ils ne sont pas accrochés à une sorte de locomotive chronologique, ils nous arrivent de face et de front… paf ! on les prend en pleine poire… Embouteillage ! Vivement un feu rouge, une halte, une aire de repos que l’on souffle un peu.


Attribuer un genre précis à ce livre serait très certainement une mission à confier à Jim Phelps, vous ne vous rappelez pas ? Jim Phelps, interprété par Peter Graves, était le cerveau des opérations dans la série « mission impossible ». J’aurais pu évoquer « Ethan Hunt », mais je préfère franchement la série originale que la saga des films menée par Tome Cruise.


Marseille la blanche n’est pas un polar même si le personnage principal est un flic… un flic différent de ceux que l’on rencontre habituellement dans les ouvrages de fiction.


  • Un flic totalement névrosé… comme tous les personnages du bouquin d’ailleurs.

  • Un flic obsessionnellement théâtral, comme le bouquin qui s’enrichit d’extraits non pas d’un seul, mais de plusieurs textes de théâtre.

  • Un flic tourmenté, obnubilé par l’amour et par le corps des femmes, à l’instar de l’ouvrage qui, tout en nous racontant plusieurs romances impossibles, nous dévoile son lot de scènes d’un érotisme torride et souvent suggéré… normal, nous sommes à Marseille où les étés sont orgasmiques, c’est-à-dire courts, très chauds et très secs.

  • Un flic politiquement incorrect… Comme ce livre dans lequel la politique occupe une place importante. Les élections, les magouilles, la face cachée et obscure des candidats, les alliances… la stratégie démocratique est présentée ici comme une sinistre et cruelle farce démagogique et dénuée de morale.

  • Un flic idéaliste, qui brûle de combattre l’injustice, la bêtise, le racisme… d’ailleurs l’intégralité du bouquin est une sorte de « j’accuse ! « Un j’accuse douloureux et hélas tellement d’actualité.

  • Un flic de MJC, de centre social, de proximité, de quartier, qui se transforme volontiers en éducateur ou en travailleur social.

  • Un flic habité par l’histoire de sa ville et notamment par la plus grande catastrophe humaine qu’elle est connue, la peste, qui en 1720 ravagea Marseille, causant selon les estimations la perte de 30 000 à 50 000 habitants, soit entre un tiers et la moitié de sa population.

  • Un flic enfin qui nous conte des souvenirs qui ne sont pas vraiment les siens… ils appartiennent à celui qui a rédigé ces lignes, ils sont des extraits de vie, celle de l’auteur.


Polar, romance, pamphlet politique, livre historique, roman social, texte de théâtre, texte engagé, roman d’analyse psychologique, autobiographie ? Ce bouquin n’est rien de tout ça… tout en étant tout ça à la fois…


Enfoncez-vous dans les ruelles sombres et complexes de Marseille la blanche… Vous n’en sortirez sans doute pas indemne, mais vous passerez un vrai bon moment de lecture et de découverte. Vous en ressortirez plus riche… émotionnellement s’entend.










 







105 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page