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Photo du rédacteurJean Benjamin Jouteur

Mon mari est un matou de Mimine JeF Pissard




Un nouveau délire verbal de l’ami JeF ? Pas si délire que ça, d’ailleurs. Certains sans doute, qu’ils viennent de Mars ou qu’elles viennent de Vénus, se reconnaîtront un peu, beaucoup , passionnément, à la folie, ou même pas du tout ? Quoi qu'il en soit, il est plus que probable que certaines situations leur paraîtront familières.


Lorsque d’aventure un auteur mâle, qu’il soit miauleur ou aboyeur, parle au féminin, c’est-à-dire qu’il s’exprime en tant que femme, on obtient un texte réjouissant, bourré d’humour, ressemblant souvent à une sorte de confession.


Une confession qui prendrait la forme d’une introspection bourrée d’autodérision.


« Vous avez bien compris, semble-nous dire l’auteur, le matou, quelque part, c’est moi… Ou en tout cas, je lui ressemble beaucoup dans ses sales manies et aussi dans pas mal de ses comportements ».


Bien sûr, tout lecteur normalement constitué, c’est-à-dire habité par à un cartésianisme teinté de curiosité, se demandera :


« Mais qui est-ce foutu matou ? Le mari de la narratrice ? Son animal de compagnie ? Un mec ou un félin ? Une créature hybride, mi-homme, mi-chat, né de quelques douteuses manipulations génétiques ou unions contre nature ? »


Ne perdez pas votre temps à vous poser cette troublante question… Je me demande même si l’auteur détient lui-même la réponse.


Cependant, quel que soit le résultat de vos légitimes interrogations, la dame imaginée, susnommée "Mimine" nous dévoilant à coups de mots et de situations, les rapports qu’elle entretient avec la singulière créature partageant sa vie, semble avoir aussi de gros problèmes existentiels. Elle ferait le bonheur d’un analyste de faculté tombé en disgrace, en quête d’un cas psychiatrique intéressant à étudier et à surtout à défendre.


Car en fait, cette "Mimine" nous décrit son improbable vécu… Egarée dans sa propre psychose, fréquentant des sujettes miaulantes tout aussi allumées qu’elle, elle déballe à son psychiatre l’étendue de son trouble, lors de cercles de paroles thérapeutiques tarifés :


« Docteur, mon mari est un chat »


Ou autre :


« Docteur, j’ai épousé mon chat  »


Une version féline du Rhinocéros d'Eugène Ionesco


De quoi se retrouver calfeutré bien à l'étroit dans un HP fermé à clef pour cause de résidents secoués, pris en charge par une armée de gars costauds vêtus de blancs que l'on nomme infirmiers mais qui ressemblent fort à des matons. Lorsque, en tant que patient remué du cervellé, l’on rentre dans ce genre d’endroit, on ne peut qu’ignorer la date de sortie. Entre ces murs blancs et capitonnés, on y rencontre des Napoléon, des chats à deux pattes, des arbres qui marchent et causent, des Extraterrestres mystiques et même des sorciers… Mais la folie ultime n’est-elle pas de voir le monde tel qu’il est et non pas tel qu’il devrait être ?


Pour résumer, ce « Mon mari est un matou » est une lecture drôle, jouissive, aisée, surprenante, mais, pour ceux qui le désireront, dépassera le stade de l’humour pour délivrer son propre message.


Quel message ? Pour le savoir, il faudrait apprendre la langue des miaulements ou celle du sage félin ne s’exprimant que par énigmes.


Au fait, une dernière hypothèse... Et si, la narratrice était une minette ? Une vraie... le genre siamoise, persane ou abyssine à longs poils qui, prenant son maître pour un matou, aurait perdu la tête… Donc, ni femme, ni épouse, elle serait une chatte se prenant pour une humaine. Ne signe t'elle pas l'ouvrage "Mimine" ? JeF, psychiatre fou, l'aurait rencontré dans l'asile pour alinénés qu'il dirige... Oui bien dans lequel il est enfermé... Allez savoir !


Moi, je dis ça, je dis rien, mais j’en ai déjà trop dit… À vos liseuses !











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