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Entre enquête et potacherie
J’ai lu «Trois hommes dans une affaire d’État » de JeF Pissard et je dois dire que les pérégrinations saugrenues de ces trois vieux de la vieille m’ont bien fait marrer.
L’auteur, l’ami JeF, écrit comme il cause. Et il cause drôle et populaire, le bougre. Ça part dans tous les sens. C’est fouillis, inorganisé, parfois bancal, improbable, souvent très imagé, voire de temps à autre totalement incohérent. Les mots et phrases qui s'entrechoquent rappellent la charge cavalière d’une bande de barbares déjantés genre Goth ou visigoth venu casser du Gallo-Romain. Il en arrive de partout, aucune cohésion, pas de discipline, pas de tactique guerrière précise si ce n’est celle de : «chargeeeeeez ! Pas de quartier ! »
Ça cavale dans tous les sens, ça fait un raffut d’enfer, ça hurle, ça s’agrippe, ça cogne, ça s’étripe. Bref, c’est un indescriptible foutoir masqué par la poussière que soulèvent les sabots des chevaux…
Et pourtant ça marche ! Ou plus exactement, ça galope. D’ailleurs, Rome ne s’en remettra pas. Exit les légions bien organisées…
À chaque coup d’épée ou de massue qui s’abat, les victimes tombent telles des mouches gazées au « Raid® aérosol mouches et moustiques ». Concernant les barbares pourfendeurs de légionnaires en jupette, les embrochés se tordent de douleur, concernant le bouquin du chef goth l'hilarant auteur Pissard Ier, les lecteurs se tordent de rire, ce qui, reconnaissons-le, est bien plus réjouissant.
Le clin d’œil appuyé au célèbre roman de Jérome K Jérome «Trois hommes dans un bateau» est indiscutable. Il suffit de résumer cette désopilante farce so british pour en être convaincu :
Trois hommes dans un bateau : « Trois amis, passablement cabotins, un brin hypocondriaques, un poil paresseux, pas très doués non plus, et de surcroît un tantinet de mauvaise foi, accompagnés de leur cabochard de chien, décident pour s’aérer et décompresser un peu, de remonter la Tamise en canot. C’est leur périple que nous narre Jérôme, l’un des trois compères, des tribulations truffées de rencontres, d’anecdotes personnelles et touristiques. »
Vous ôtez la Tamise, qui restera londonienne, vous remplacez la barcasse par une bagnole plutôt pourrie appartenant à l’un des trois compères, vous sacrifiez le clébard et vous obtenez :
Trois hommes dans une affaire d’État : « Trois amis, passablement cabotins, un brin hypocondriaques, un poil paresseux, pas très doués non plus, et de surcroît un tantinet de mauvaise foi, décident pour s’occuper et décompresser un peu, de mener l’enquête pour se venger d’une injustice. C’est leur périple que nous narre JeF, le quatrième compère, des tribulations truffées de rencontres, d’anecdotes personnelles, de délires et de commentaires».
Trois hommes dans une affaire d’État c'est une version franchouillarde, détournée et réjouissante de l’œuvre du génialissime auteur britannique.
JeF, J’espère que tu as apprécié la comparaison. Comme tu le sais, moi je dis ça, je dis rien !
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