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Photo du rédacteurJean Benjamin Jouteur

Une seconde d'inattention — de Myriam Giacometti


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Salut les indés !


Hayange ! Son château médiéval, son musée de la Mine, son église, son parc du haut fourneau, ses promenades le long de la Moselle, et… ses réunions d’anciennes élèves qui tournent au drame policier.

 

Tel le décor dans lequel Myriam Giacometti nous plonge avec son roman « Une seconde d’inattention ».

Perle, journaliste talentueuse et ancienne chroniqueuse d’affaires policières non résolues, revient dans sa ville natale. Loin du stress de la capitale, avec la complicité de ses supers copines, elle va enfin pouvoir se remémorer les bons vieux temps où le crime le plus grave était de tricher lors d’un contrôle de maths…


Bien sûr, dans cette ville de la région grand est, plane encore l’ombre douloureuse d’un drame que même le cycle des années qui passent n’a jamais réussi à effacer des mémoires : la noyade tragique d’un enfant. D’ailleurs, à propos de cette affaire, Perle soupçonne une vérité cachée… mais elle n’est pas venue enquêter.


Elle est venue retrouver ses meilleures amies.


Mais voilà que l’une d’entre elles, Sophie, semble avoir troqué son sourire insouciant de l’adolescente qu’elle était jadis, pour un regard de biche éperdue, mais aussi et surtout pour une culpabilité écrasante masquée par une amnésie mystérieuse digne d’un épisode de « Faites entrer l’accusé ».


Le roman nous entraîne dans une enquête où chaque page tournée est un pas de plus vers la vérité. Entre les viennoiseries concoctées par la copine Caroline, Caro pour les intimes, et les secrets à déterrer, notre Perle fait face à un dilemme : croire en l’innocence de son amie ou accepter que même les meilleures d’entre nous peuvent avoir un CV criminel.


Perle, avec son flair de journaliste d’investigation, n’est pas sans rappeler la perspicacité de Miss Marple quoi que son style, et surtout son look, soit infiniment plus séduisant.


Giacometti manie l’art du suspense avec la dextérité d’un chef étoilé maniant le couteau. Les personnages sont si bien décrits qu’on les imagine sans peine déguster un pain au chocolat (ou chocolatine), dans l’arrière-boutique de la boulangerie, discutant entre filles des derniers potins ou de la meilleure façon de dissimuler un corps.


Le récit, aussi fluide qu’un bon Bordeaux, nous fait dévorer les chapitres avec la gourmandise d’un enfant devant une crêpe au Nutella. Les détails de la vie quotidienne, loin d’être indigestes, sont la cerise sur le gâteau, rendant l’histoire aussi réelle qu’une baguette croustillante. Loin de nous éloigner de l’intrigue, ils nous immergent davantage dans l’histoire, à la manière d’un roman de Simenon. Ces petits riens qui font le sel de la vie ajoutent une profondeur et une authenticité à l’ensemble, nous rappelant que derrière chaque façade se cache une histoire.


Giacometti maintient le suspense tout au long du récit. Comme le Tom Ripley de Patricia Highsmith, Sophie nous fascine et nous horrifie à la fois, nous laissant dans l’incertitude. Qui est-elle ? Une criminelle malgré elle ou une manipulatrice hors pair ?


« Une seconde d’inattention » est un plat mijoté avec soin, dans lequel chaque ingrédient, chaque indice, chaque faux-semblant est dosé avec précision. Le dénouement nous laisse pantois. On croyait avoir toutes les pièces du puzzle, mais l’auteure nous montre qu’il y a toujours une couche de complexité supplémentaire à découvrir.


Comme dirait Sherlock Holmes, « quand on a éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, doit être la vérité ».


Pour résumer « Une seconde d’inattention » est un bouquin à consommer sans modération, mais avec un bon alibi. Car une fois arrivé aux dernières pages, la seule vérité qui compte, c’est que vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas ce qu’est un bon polard.

 

 

 





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Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire (Victor Hugo)



 







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