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Photo du rédacteurJean Benjamin Jouteur

VIA STEVENSONIA de José Casatejada

Du Velay aux Cévennes

Un périple qui célèbre la simplicité des rencontres

Si je voulais faire une comparaison gastronomique, après tout pourquoi pas ? Je dirais que ce bouquin est au guide du routard, ce qu’un sandwich artisanal préparé avec du pain de campagne croustillant bien frais, de beurre fermier étalé généreusement et une bonne tranche épaisse de jambon cru de pays est au hamburger de chez Mac Do (dont je vous ferai grâce de la composition).


Il ne liste pas les hôtels bon marché avec vue sur la mer, les boîtes branchées ou l’on peut s’amuser, les lieux supra touristiques où l’on croise son voisin de palier de l’autre côté de la planète, le restau incontournable, le musée à visiter absolument…  bref il ne vend pas l’aventure bon marché pour marcheurs individuels se fiant tous à un bouquin proposant l’adresse "unique et tranquille" à chaque lecteur alors qu’il est vendu à plus de 50 millions d’exemplaires depuis sa création.


Non, c’est un voyage presque initiatique, un périple qui célèbre la simplicité des rencontres, la richesse des échanges éphémères autour d’une table d’hôtes, la valeur de l’amitié, la joie douloureuse mais si intense de l’effort accompli et du but enfin atteint. Par ces lignes, écrites d’un style impeccable, si puissamment colorées d’émotions, de moments forts, de descriptions, on devine ce qu’obstinément recherche l’auteur. Il est en quête. En quête du moment rare que l’on se construit soi-même par une obstination à marcher encore. Il est en quête de la simplicité presque jouissive d’un maigre casse-croûte partagé sous une cape de pluie, assis sur un mauvais banc de pierre, en compagnie d’un nouvel ami de hasard poursuivant le même Graal ou au côté d’un parfait inconnu que l’on ne reverra plus. Il en quête d’une fatigue retrouvée, pas celle des fins de journée quand on prend le métro ou son auto après la corvée du bureau ou de l'usine, non, celle qui suit des heures d'une marche éreintante avec pour toile de fond les merveilleux décors d’une nature encore préservée.


Avec l’auteur, on se repose dans ces lits fugitifs que proposent les gîtes moyennant trois sous, on se restaure avec de modestes, mais copieux plats, installés à la table de ceux qui les ont cuisinés, on s’identifie au pèlerin qui nous offre son expérience avec une sincère humilité. Car c’est bien d’un pèlerinage qu’il s’agit, pas d’un voyage avec pour objectif de rejoindre un lieu saint dans un esprit de dévotion, non ! Un voyage qui rend hommage à Robert Louis Stevenson, qui parcourut les mêmes sentiers. On ressent la présence rassurante de ce grand auteur tout au long de l’ouvrage. Au détour de chaque page, de chaque chemin, de chaque rencontre, de chaque victoire, dans nos esprits flotte omniprésente cette si belle phrase que l'auteur de L'ile aux trésor" a écrite : " Nous sommes tous des voyageurs dans le désert de ce monde, et le meilleur que nous pouvons trouver dans nos voyages, c’est un ami sincère ».


Merci José pour ces belles rencontres que tu as faites pour nous !



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